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3 min de lecture

#2 La zone de confort : le piège poli du leadership

 Pourquoi rester à l’aise te coûte plus que tu ne crois

🎩 Mot du Croco : Quand le rêve est trop grand pour toi

On dit souvent : “N’accepte jamais un rôle plus grand que toi.”

Moi, je pense exactement l’inverse, parce que c’est quand le rêve est trop grand qu’on arrête de jouer petit.

C’est quand on tremble en disant “oui” qu’on entre enfin dans la partie.

Herminia Ibarra, dans Working Identity, l’explique bien :

On ne devient pas leader en attendant d’être prêt. On le devient en acceptant des rôles qui nous dépassent un peu.

👉 Si ton poste actuel ne te fait plus vibrer, c’est peut-être le signe que tu es resté trop longtemps dans ta zone de confort.

🕯 La Scène : Réouvrir un hôtel endormi

J’avais 33 ans.

Un hôtel cinq étoiles fermé depuis 18 mois après le Covid.

80 personnes à embarquer.

19 millions de chiffre d’affaires à remettre en route.

Et une mission délicate : transformer un hôtel “manager” en hôtel franchisé.

C’était démesuré, presque irréel.

À ce moment-là, je me suis dit : “Ce job est trop grand pour moi.”

Et puis j’ai accepté.

Parce que comme l’écrit Michael Easter dans The Comfort Crisis :

C’est dans l’inconfort choisi que l’on forge son vrai potentiel.

Quatre ans plus tard, je pars la tête haute, pas parce que c’était facile, mais parce que j’ai grandi plus vite que jamais.

🧠 Backstage : Gérer un 5 étoiles sans masque

La plupart des leaders ajustent leur masque, ils lissent, ils se normalisent.

Moi, j’ai choisi l’inverse : garder ma folie, ma franchise, mon énergie brute.

J’ai dirigé un hôtel cinq étoiles sans costume intérieur.
Brené Brown l’appelle dans Daring Greatly : la puissance de la vulnérabilité.

Être soi, c’est risqué, mais c’est aussi ce qui crée la confiance et donc la performance.

👉 Mon filtre décisionnel de leader tenait en trois mots :

  • Authentique
  • Humain
  • Audacieux

Si ma décision ne cochait pas ces trois cases, c’est que je restais dans la zone de confort.

Mon plus grand doute n’était pas technique, c’était humain.

👉 Comment embarquer les équipes dans un changement qu’elles n’avaient pas choisi ?

La réponse a tenu en une méthode simple :

  • Créer une vision annuelle claire.
  • Définir les valeurs avec mes chefs de service.
  • Faire de ces valeurs le fil conducteur de chaque décision.

Ce fut le nerf, le ciment, le seul moyen d’aligner 80 personnes autour d’une même mission.

🛠 Ce qu’on teste cette semaine : sortir (vraiment) de sa zone de confort

Sortir de sa zone de confort n’est pas un slogan, c’est une discipline.

Voici les cadres qui m’ont guidée :

1. La règle du 70% (Jeff Bezos)
Si tu es sûr à 70% de réussir une mission, c’est le bon niveau d’ambition.
En dessous, c’est irréaliste, au-dessus, c’est trop petit.

2. Le test des 3 “oui”

  • Est-ce que ça me fait peur ?
  • Est-ce que ça m’oblige à apprendre quelque chose de nouveau ?
  • Est-ce que ça m’expose, au jugement, à l’échec, au regard des autres ?
    👉 Trois “oui” = tu es exactement là où tu dois être.

3. Le biais du statu quo (Kahneman)
Ton cerveau préférera toujours la stabilité, même si elle t’empêche d’évoluer.
Pour décider, pose-toi la question :

“Si je n’avais pas déjà ce poste, est-ce que je le choisirais aujourd’hui ?”

4. Mon rituel de leader
Toujours valider mes choix avec deux filtres :

  • Est-ce aligné avec nos valeurs ?
  • Est-ce ce qu’il y a de mieux pour l’entreprise ?

Ce double-check m’a sauvé bien des fois : il met de côté l’égo et les émotions, pour revenir à l’essentiel.

5.La peur sociale en leadership
Le plus dur n’était pas de gérer les millions.
Le plus dur, c’était le social :
Les résistances, les habitudes, les regards sceptiques.

Les équipes ne sont jamais prêtes au changement, alors il faut les embarquer, et ça commence par les managers.
Un leader seul n’emmène personne, un leader suivi par ses chefs de service peut déplacer une montagne.

C’est le principe du Law of Buy-In de John Maxwell :

Les gens n’achètent pas une vision tant qu’ils n’ont pas acheté la personne qui la porte.

🐊 Croco Bite

“Un rêve trop grand pour toi ? C’est le seul qui t’obligera à devenir assez grand pour lui.”

🔚 Conclusion

Quitter ce job fut une douleur, mais aussi ma plus belle décision, parce qu’il m’a prouvé une chose essentielle :

👉 La zone de confort est un piège poli, on s’y sent bien, mais on n’y grandit plus.

Alors je te pose la question :

Quel est TON rêve trop grand pour toi ?

Et surtout… quand vas-tu oser lui dire “oui” ?

🎁 La semaine prochaine

On parlera d’un sujet souvent mal compris : le team building.

Pas celui des séminaires PowerPoint, mais celui qui soude vraiment une équipe, au point de la rendre invincible.

Je partagerai mes méthodes — y compris celles qui coûtent zéro euro.

Laurie & Croco

Ps: tu peux répondre a cette email si tu veux que j’aborde des sujets